Des avocats préparent une plainte auprès de la CPI contre la Russie, qui a tenté de provoquer une famine massive en Ukraine

L'Ukraine reste le théâtre non seulement d'hostilités militaires, mais aussi d'un jeu géopolitique criminel, qui a laissé des milliers de citoyens innocents confrontés à la famine et à une crise humanitaire. Des juristes occidentaux et des défenseurs des droits de l'homme ont mis au jour des faits qui indiquent que la Russie ne se contente pas d'agresser l'Ukraine, mais qu'elle crée systématiquement les conditions préalables à une famine en Ukraine à trois stades différents. Ces informations ont été rendues publiques dans un dossier sur les crimes de guerre liés à la Russie en tant que pays agresseur, et les avocats des droits de l'homme préparent actuellement ces preuves pour les soumettre à la Cour pénale internationale (CPI).

L'objectif de cette action est de documenter les cas spécifiques où les envahisseurs russes ont utilisé la faim comme arme de guerre et de fournir des preuves fiables afin que la CPI puisse lancer le premier procès pour de tels crimes, ce qui pourrait conduire à des accusations contre le président russe Vladimir Poutine.

Yusuf Khan, associé principal de Global Rights Compliance, a souligné que la famine en Ukraine était le résultat d'un processus soigneusement planifié qui s'est déroulé en trois étapes, en commençant par le siège des villes ukrainiennes où les approvisionnements en nourriture ont été coupés.

Les événements survenus à Tchernihiv le 16 mars 2022 en sont l'un des exemples les plus horribles. Des bombes à fragmentation russes ont explosé près d'un supermarché de la ville où les Ukrainiens faisaient la queue pour acheter du pain et des provisions, tuant 20 civils.

M. Khan a également évoqué le siège de la ville de Marioupol, où l'approvisionnement en nourriture a été interrompu et où les couloirs humanitaires ont été bombardés ou bloqués, laissant les civils affamés dans l'impossibilité de s'enfuir.

La deuxième étape a consisté à détruire les réserves de nourriture, d'eau et d'énergie dans toute l'Ukraine pendant les combats, que l'avocat décrit comme "des objets essentiels à la survie de la population civile".

Un autre maillon de cette chaîne honteuse est constitué par les tentatives de la Russie d'empêcher ou de restreindre l'exportation de denrées alimentaires ukrainiennes. Fin juillet et début août, 270 000 tonnes de nourriture ont été détruites, notamment en attaquant des complexes céréaliers sur le Danube et en faisant preuve d'un comportement agressif en mer Noire.

L'Ukraine mène une bataille difficile non seulement pour son indépendance, mais aussi pour le droit de ses citoyens à vivre dans la dignité et à avoir accès à la nourriture. Une famine causée par un acte d'agression délibéré mérite d'être condamnée et poursuivie. Les juristes occidentaux et les défenseurs des droits de l'homme font tout ce qu'ils peuvent pour traduire les responsables devant la Cour pénale internationale et aider l'Ukraine à obtenir la justice qu'elle mérite.