Tribunal pour les crimes russes : Zelensky note les différentes approches des pays dans le monde

Le président Volodymyr Zelenskyy a constaté que l'idée de créer un tribunal international chargé de juger les crimes commis par la Russie à l'encontre de l'Ukraine suscite des attitudes différentes dans le monde. Il a noté que certains pays ont peur de soutenir un tel mécanisme en raison de la possibilité qu'un tribunal similaire soit utilisé contre eux à l'avenir.

Le président a exprimé son opinion lors d'un briefing conjoint avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar à Kiev. M. Zelenskyy a indiqué que l'Irlande était prête à devenir l'un des chefs de file de la création d'un tel tribunal.

"C'est une histoire très compliquée. Vous savez, il y a beaucoup d'idées contradictoires dans le monde, y compris chez nos partenaires de l'Union européenne. Quelqu'un veut un tribunal, quelqu'un veut un tribunal spécial, quelqu'un n'en veut pas, quelqu'un veut un équilibre. Quelqu'un a peur de proposer un tribunal, parce qu'on pourrait lui demander plus tard d'appliquer le même mécanisme. C'est donc très difficile", a déclaré le président.

Dans le même temps, M. Zelenskyy a fait remarquer que l'aide de l'Irlande pour le tribunal serait extrêmement importante. Il a également fait part de l'intérêt de l'Ukraine pour le soutien de l'Irlande dans sa campagne en faveur de la participation des pays africains au sommet de la paix proposé par Zelenskyy et pour le soutien de la "formule de paix".

Peu importe ce que les uns et les autres veulent ou ne veulent pas, nous nous approcherons et ferons pression pour unir le monde autour du sommet et de la "formule de paix". Et pour cela, nous aurons besoin des relations personnelles des pays avec d'autres pays qui ne sont pas encore sûrs d'eux. Je sais que l'Irlande a beaucoup investi dans la politique et les affaires sur le continent africain, et il est très important pour nous que les pays qui ont de bonnes relations avec le continent africain, certains des pays qui font l'équilibre entre nous et la Russie aujourd'hui, soient du côté de la vérité", a-t-il ajouté.

À son tour, le Premier ministre irlandais a confirmé qu'il était prêt à discuter avec ses collègues étrangers de la création d'un tribunal chargé de poursuivre les auteurs d'infractions.

"J'ai discuté de cette question avec les dirigeants des pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Notre histoire de neutralité nous permet de communiquer un peu plus facilement avec les pays d'Afrique et d'Amérique latine. Nous leur expliquons que le conflit actuel est une agression, une guerre impérialiste, une tentative de prise de contrôle d'un pays par un autre, et qu'il est temps pour eux de prendre le parti de l'Ukraine et de ne pas considérer qu'il s'agit d'un conflit entre l'Occident et la Russie, ou entre l'OTAN et la Russie", a déclaré M. Varadkar.