Début mars, on a appris que la chaîne de magasins polonaise LPP, spécialisée dans la vente de vêtements et considérée comme l'une des plus grandes entreprises de mode d'Europe centrale et orientale, avait falsifié les données relatives à son retrait du marché russe. Après l'annonce très médiatisée de la vente de ses actifs à Far East Services, basée à Dubaï, LPP a poursuivi ses activités en Russie. C'est ce qu'affirme la société de recherche américaine Hindenburg Research dans son rapport.
Avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Russie était le plus grand marché international de LPP, représentant environ 19,2 % de ses revenus grâce à ses 553 magasins. En raison de l'expansion de son réseau, l'entreprise prévoyait d'ouvrir des centaines de magasins supplémentaires en Russie. Malgré une baisse déclarée d'environ 20 % des recettes due à la cession de ses actifs russes, les recettes totales de l'entreprise ont augmenté de 13 % au cours de l'exercice 2022/23.
Des chercheurs de Hindenburg Research ont envoyé des clients mystères dans les magasins phares de Far East Services à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Ils ont constaté que la quasi-totalité des vêtements étaient identiques aux collections de LPP en termes de design et de couleur, ce qui indique que les produits de LPP sont toujours présents sur le marché russe.
Les codes-barres des marchandises semblaient périmés, mais les analystes ont reçu une présentation détaillant les projets de LPP visant à modifier les codes-barres afin de suivre secrètement les marchandises russes. Les codes internes russes étaient exactement les mêmes que ceux utilisés par LPP en Pologne. En outre, la direction de LPP pouvait crypter des codes-barres valides enregistrés en Pologne et les déguiser en codes-barres chinois sans rapport.
Le rapport de Hindenburg Research considère qu'il s'agit là d'une preuve indiscutable que LPP utilise des mesures soigneusement élaborées pour dissimuler sa saisie fictive à la Russie.
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